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Enfance & violences psychologiques

UN ENJEU DE SOCIETE

La violence infantile explose.

Entre 2010 et 2014, le nombre d’enfants exposés à une violence familiale est passé de 19 108 à 25 729 par an, soit une hausse de plus de 33 % pour un total de 115 439 enfants sur cette période [1].

En matière de violence infantile, la définition faisant référence est celle proposée en 1989 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : « La maltraitance des enfants se définit comme suit : toutes les formes de mauvais traitement physique et/ou affectif, de sévices sexuels, de négligence ou de traitement négligent, ou d’exploitation commerciale ou autre, entraînant un préjudice réel ou potentiel pour la santé des enfants, sa survie, son développement ou sa dignité dans le contexte d’une relation de responsabilité, de confiance ou de pouvoir ». Elle distingue quatre types de « violence » envers les enfants : la négligence et la violence physique, sexuelle, psychologique.

Les violences psychologiques sont la principale source d’agression des enfants. Elles représentent désormais plus de 35% des cas de violences signalées mais tant d’autres sont passées sous silence [2]. Si elles ont des effets dévastateurs sur les enfants à l’âge adulte, leur signalisation, leur diagnostic et leur traitement au sein des familles n’en demeurent pas moins complexe.

Le problème : face aux violences psychologiques qu’ils subissent, les enfants sont démunis.

EQUILIBRE est une association qui lutte contre les violences psychologiques subies par les enfants dans leur cercle familial.

[1] [2] Etude statistique relative aux appels du Service Naional d’Accueuil Téléphonique de l’Enfance en Danger (SNATED) pour 2014
LA FAMILLE ET LES VIOLENCES PSYCHOLOGIQUES

Historiquement, le cercle familial est le funeste bastion des violences sur les enfants où l’on recense de manière constante que près de 95 % des agressions en sont issue [1]. Dans la majorité des cas, les parents sont les principaux responsables (81,7% des auteurs en 2014) même s’ils n’ont pas toujours conscience des souffrances qu’ils font subir à leur progéniture.

      - La famille, le bastion des violences familiales

Lorsqu’un enfant est exposé à des violences psychologiques, sa famille peut se révéler une zone de non droit où il se retrouve sans défense. L’enfant étant considéré dans la conscience collective comme la propriété de ses parents à qui il doit obéissance et respect, les souffrances psychologiques qu’il éprouve à cause de ses parents sont passées sous silence. L’autorité parentale invite cependant à des devoirs, notamment celui de veiller à l’épanouissement de l’enfant. Cela signifie lui permettre de formuler à ses parents ses afflictions.

      - L’origine des violences psychologiques

Les violences intrafamiliales sont de nature variable. Elles peuvent être morales (insultes, négligences…), physiques (enfants battus…) voire sexuelles. Bien sûr, l’impact psychologique dépend de la gravité de la violence subie par l’enfant et de sa durée dans le temps. Les agressions physiques et morales abusives pratiquées directement sur l’enfant doivent faire l’objet de mesures d’urgence (actions immédiates, informations préoccupantes auprès des services sociaux, voire signalements judiciaires),

      - L’impact des divorces et des séparations

Les enfants témoins de violences conjugales sont exposés à des chocs émotionnels, désormais reconnus légalement comme de la « maltraitance psychologique » [2]. Les situations de séparation, de divorce ou de rapports toxiques entre parents sont beaucoup plus communs et déteignent gravement sur la psychologie de l’enfant si les parents négligent la préservation du bien-être de leur enfant.

[1] « Rapport de l’Observatoire National de la Délinquance », 2010
[2] « Les enfants exposés à la violence conjugale, recherches et pratiques »,Nadège Séverac, Rapport d’étude O.N.E.D, 2012 ; Article 26, Conseil de l’Europe. 2011. Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique.
LES CONSEQUENCES POUR LES ENFANTS

Les violences psychologiques dues à des conflits familiaux ne sont pas sans conséquences dans la construction de l’enfant.

      - Les troubles comportementaux

Les souffrances de l’enfant engendrent des troubles comportementaux variés. Les enfants témoins de violences conjugales peuvent être victimes de stress post-traumatiques :

  • Symptômes d’intrusion et reviviscence de l’évènement traumatique (cauchemars, flashback…)
  • Symptômes neurovégétatifs (colère, irritabilité, hyper-vigilance, troubles du sommeil…)
  • Symptômes de restriction de l’affect et des émotions vis à vis des autres

Le rapport à autrui de l’enfant peut être gravement affecté. La théorie de l’attachement [1] explique que la qualité de l’attachement de l’enfant à ses deux parents est fondamentale pour lui créer un climat de sécurité indispensable à son épanouissement. Dans des contextes de séparation et en l’absence de dialogue Père/Mère ou Parents/Enfants, ces socles se brisent [2].

      - La faible estime de soi

L’enfant a tendance à calquer les schémas parentaux. Dans le contexte de violences familiales, soit parce que l’enfant les subit, soit par « compassion » pour le parent acculé, ce dernier pourra lui-même souffrir d’une faible estime de lui-même pouvant l’handicaper à vie. Les spécialistes s’accordent à dire que l’estime de soi est le facteur le plus important à protéger chez l’enfant dans de telles situations. Cette protection passe par le dialogue avec des adultes (professeurs, éducateurs, psychologues…) et naturellement par la parole des parents.

      - La reproduction des violences et des schémas parentaux

La mémoire traumatique de l’enfant devenu adulte est pernicieuse. Les troubles comportementaux et l’anesthésie émotionnelle provoqués chez lui biaiseront son appréhension de la norme éducative avec son propre enfant. Son rapport à la violence n’ayant jamais été traité, il est probable qu’il devienne lui même un parent maltraitant [3].

Pourtant, plus la parole de l’enfant en souffrance est libérée et traitée rapidement, plus ses traumas sont voués à disparaître dans le temps.

Enfin, un enfant ayant vu ses parents se séparer violemment sans être accompagné dans la compréhension de ce conflit, court beaucoup plus le risque de vivre lui-même des conflits conjugaux.

[1] Bowlby J. Attachment and Loss, vol. 1 : Attachment. New York : Basic Books, 1969/1982 ; O.N.E.D « La théorie de l’attachement une approche conceptuelle au service de la protection de l’enfance », 2010
[2] Fortin A., Trablesi M., Dupuis F. « Les enfants témoins de violence conjugale : analyse des facteurs de protection Document de synthèse ». Montréal : Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychosociales (CLIPP), 2002
[3] Maryse Jaspard, Elisabeth Brown, Brigitte Lhomond, M-J SaurelCubizolles « Reproduction ou résilience : les situations vécues dans l’enfance ont-elles une incidence sur les violences subies par les femmes à l’âge adulte ? » Revue Française des affaires sociales, P.230. La documentation française,
DES SOUFFRANCES SOUMISES AU SILENCE

Les enfants témoins de violences au sein de la famille sont souvent contraints à intérioriser les souffrances qui en résultent. Trop souvent, notamment en matière de divorce ou de relation conjugale pathogène, les parents sont centrés sur leur conflit et en oublient de préserver leurs enfants. Disputes, cris, insultes, menaces, violences physiques : autant de comportements parentaux provoquant la tristesse et la douleur de l’enfant, a fortiori lorsqu’il s’en suit un déménagement, des audiences judiciaires, des gardes alternées ou son intégration au sein de familles recomposées.

Dans ces contextes belliqueux, l'écoute de la parole de l’enfant et de ses souffrances est négligée d’autant qu’il ressent une culpabilité à briser l’omerta régnant au sein des familles.

A PROPOS DE NOUS

L’association Équilibre a pour objet de soutenir les enfants victimes de séparations conjugales conflictuelles en accompagnant les parents dans leurs démarches afin de préserver l’équilibre de leurs enfants.